Visite du projet ANS/FGC 23-12 à la Dalia/Janvier 2024

Nos membres du Comité, Philippe Sauvin et Nicolas Vernier, ont voyagé au Nicaragua fin janvier 2024 pour visiter les communautés paysannes soutenues par le projet. Ils se sont rendus dans 4 de ces communautés (Granadillo 1 et 3, Piedra Luna 1 et El Achiote) avec le coordinateur local, Javier Francisco Mendoza, ainsi que d’autres membres d’Odesar pour se rendre compte de l’avancée du projet.

Les familles bénéficiaires et les membres des comités de direction/Juntas Directivas leur ont réservé un accueil chaleureux et ont démontré un enthousiasme important pour les réussites du projet.

Organisation communautaire, développement des jardins potagers familiaux, vente des excédents de production, soutien aux jeunes en formation, ou encore construction de puits et de cuisinières économiques, tous les aspects de ce projet global d’Odesar ont été mis en place lors de cette 1ère année du projet.

Un rapport détaillé de ces visites est disponible ci-dessous, ainsi que le rapport de visite d’Odesar en espagnol.

Visite projet ANS_FGC 12-23_Janvier 2023

INFORME VISITA FELIPE Y NICOLAS_ANO 1

Une recherche de fond a été menée à travers notre bulletin du mois de novembre 2023, ce qui a permis de récolter près de 4000 CHF. La part d’autofinancement, qui doit être garantie par les Associations Membres selon la FGC, se monte à 15’000 CHF pour ce projet.

Nous remercions encore ici chaleureusement nos donateurs et donatrices et nous vous invitons à continuer à soutenir ce projet tout au long de sa réalisation.

Vous pouvez faire parvenir vos dons au CCP suivant: CCP 12-15578-6

Nouveau projet ANS 2023-2026 : Développement et résilience face au changement climatique de 8 communautés paysannes d’El Tuma La Dalia

Nous vous l’avions annoncé dans le bulletin du mois de novembre 2022, l’ANS a déposé une demande de financement d’un nouveau projet de développement au Nicaragua, à El Tuma La Dalia, auprès de la Fédération genevoise de coopération (FGC).

Nous sommes heureux de pouvoir vous informer aujourd’hui que le projet a été accepté et validé par le Conseil de la FGC fin février 2023 (identifiant du projet : ANS 23-12).


Ce nouveau projet, proposé par notre partenaire local ODESAR, comporte les axes de développements suivants :

  • Mise en place de structures d’auto-organisations communautaires à travers des Juntas Directivas, composées d’habitant.e.s et de leaders communautaires, dont la fonction sera d’organiser les actions du projet.
  • Formation de promoteurs-trices aux bonnes pratiques agro-écologiques ainsi qu’aux thèmes liés au changement climatique (CC) pour encadrer les activités.
  • Mitigation des effets néfastes du CC par des actions concrètes (rétention d’eau, amélioration et irrigation des sols, reforestation, réparation de puits, etc…).
  • Renforcement de la sécurité alimentaire par l’augmentation de la production des parcelles familiales, la diversification des cultures plus adaptées au CC, ainsi que la mise en commun de pépinières et de banques de semences.
  • Renforcement des structures de santé communautaires, avec notamment l’organisation de Ferias de salud, visant à favoriser une approche intégrale et préventive de la santé.
  • Soutien financier aux jeunes dans la poursuite de leurs études secondaires, techniques et universitaires.
  • Appui financier initial pour des initiatives économiques, créatrices de revenus, destinées aux jeunes.

Le projet se déroulera dans 8 communautés (Comarcas) d’El Tuma La Dalia, au Nord-Ouest du département de Matagalpa, à savoir 4 au Granadillo, 2 à Piedra Luna, une à Santa Caremela, ainsi qu’à El Achiote.

Carte du département de Matagalpa avec les communautés du projet ANS 2023-2026

Grâce à une collaboration étroite depuis plus de 30 ans maintenant, ce projet a été élaboré par ODESAR et la Municipalité d’El Tuma La Dalia et permettra de cibler efficacement la population la plus exposée et vulnérable dans la commune. Les objectifs du projet rejoignent les lignes directrices de la stratégie gouvernementale en matière de lutte contre la faim, de réduction de la pauvreté et de renforcement de la souveraineté alimentaire.

A ce titre, ODESAR comptera sur la participation active du Ministère de la Santé (MINSA), du Ministère de l’éducation (MINED), ou encore du Ministère d’économie familiale Communautaire et Coopératif et associatif (MEFCCA) entre autres. La coordination avec la Municipalité évite aussi la duplication des projets et efforts des différents acteurs dans la région.

Ce projet sera hautement participatif du fait de l’implication des familles bénéficiaires dans les Juntas Directivas, responsables de la mise en pratique et du suivi des résultats du projet

Le projet bénéficiera directement à 340 familles, représentant au total près de 1600 personnes, et couvrira la période d’avril 2023 à mars 2026 pour un financement total de 300’000 CHF.

Malgré les efforts importants déployés par les programmes du gouvernement ces dernières années pour un accès à des conditions de vie dignes pour la population rurale au Nicaragua, cette catégorie de la population reste malgré tout vulnérable dans plusieurs zones du pays aujourd’hui encore, et les moyens disponibles de l’Etat ne sont pas illimités.

Nous estimons donc que notre solidarité avec le peuple nicaraguayen doit rester vive aujourd’hui encore, et s’inscrire dans la durée.

Une part d’autofinancement apportée par notre association est visée à hauteur de 15’000 CHF. Nous avons déjà récolté plus de 3500 CHF grâce à vos dons lors du lancement de ce projet et de notre appel en novembre 2022, et nous vous en remercions encore chaleureusement !

Nous poursuivrons donc notre campagne de récolte de fonds dans le but d’atteindre cet objectif, et vous invitons à soutenir ce beau projet en nous faisant parvenir vos dons avec la mention Projet ANS 23-12 au CCP de l’association, ou grâce à notre QR-code ci-dessous : 

IBAN : CH65 0900 0000 1201 5578 6
ANS Association de solidarité
Nicaragua – El Salvador Genève

D’avance nous vous en remercions.

Le Comité ANS

Resume_de_projet_ANS-23-12

Resumen semanal Nicaraguenses por la paz – Zaragoza (Del 11 al 17 de Noviembre 2024)


Consultez ici le résumé hebdomadaire en espagnol du Comité internationaliste de Zaragoza sur la situation au Nicaragua.


Claman justicia para heroico pueblo palestino

Las autoridades nicaragüenses expresaron este jueves que se unen a las voces que claman por la justicia, dignidad, hermandad, solidaridad y respeto a la vida, a la conciencia humana, valores y vigores de nuestras culturas, naciones y los pueblos del mundo.

Por Consejo de Comunicación y Ciudadanía

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Gobierno Sandinista preparado para mitigar efectos de tormenta Sara

El Gobierno y todas sus instituciones están trabajando y conociendo las medidas que se tomarán ante los posibles efectos de la tormenta tropical Sara, destacando que la prioridad es preservar las vidas de las familias dijo este jueves la vicepresidenta Rosario Murillo.

Por Danielka Ruíz, Radio La Primerísima

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Nicaragua reitera importancia de nuevo orden multipolar

El Gobierno de Nicaragua asegura que el surgimiento de un nuevo orden internacional multipolar y policéntrico es inexorable en tiempos de múltiples crisis multidimensionales que afectan al Sur Global.

Por Consejo de Comunicación y Ciudadanía

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Nicaragua estará a vanguardia en tratamiento gratuito contra cáncer

El nuevo Centro Oncológico Nacional ubicará a Nicaragua en el primer lugar en Centroamérica en cuanto a la atención de todo tipo de cáncer de forma gratuita, aseguró este martes ante La Primerísima el doctor Andrés Zamora, miembro de la Comisión de Salud de la Asamblea Nacional.

Por Danielka Ruíz, Radio La Primerísima

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La diplomacia verde en Nicaragua

Nicaragua posee algunos de los más bellos, agrestes y a la vez delicados ecosistemas de la Tierra, algunos de los cuales he tenido ocasión de admirar durante mi mandato como Embajador de la Unión Europea. Y todos ellos sufren los efectos de un fenómeno global de deterioración del medio ambiente, provocado por la desenfrenada utilización de combustibles fósiles y energías contaminantes. El país de lagos y volcanes, de biodiversidad única y naturaleza extraordinaria, es también uno de los más amenazados por el cambio climático.

Por embajador Fernando Ponz Cantó*, Consejo de Comunicación y Ciudadanía

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Sin Fronteras, lunes 11 de noviembre de 2024 – Radio La Primerísima

Empieza instalación de centro oncológico en Managua

Las autoridades informaron que este 11 de noviembre inicia la instalación del Centro Oncológico Nacional “Dr. Juan Ignacio Gutiérrez Sacasa”, en saludo al natalicio del Presidente Daniel Ortega.

Por Consejo de Comunicación y Ciudadanía

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Actividad económica creció 3.9% hasta agosto

El Índice Mensual de Actividad Económica (IMAE) registra un crecimiento del 3.9 por ciento de enero a agosto señala un informe dado a conocer por el Banco Central de Nicaragua.

Por Consejo de Comunicación y Ciudadanía

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Casa de Cultura Scarlet Cuadra, espacio histórico en Bluefields

En el corazón histórico de Bluefields, en Punta Fría, el barrio más antiguo de la ciudad, se encuentra la Casa de la Cultura “Scarlet Cuadra Waters”. 

Por Jerson Dumas, Radio La Primerísima

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Manifestations de soutien au Salvador du 28 avril et du 1er mai 2022 à Genève


Communiqué de presse jeudi  28 avril.

Dans le cadre du 1er mai au Salvador, un groupe de personnes de Genève solidaires avec le peuple salvadorien a organisé une action ce jeudi 28 avril à 18h30 en bas de l’ambassade salvadorienne (rue de Lausanne 65).

Le  régime de ce pays centraméricain a décrété depuis quelques semaines l’état d’exception, suspendant les garanties constitutionnelles, afin d’enrayer, selon ses dires, le cycle de violence sociale ayant cours depuis quelques années. Cette situation permet notamment à l’armée d’arrêter des personnes sans aucune raison apparente !

En réalité, les résultats d’accords secrets entre le gouvernement et les structures criminelles organisées (maras) servent la propagande du régime qui peut présenter une réduction du nombre d’assassinats en taisant le nombre croissant de personnes disparues qui risque d’atteindre des milliers de cas par an. Ces personnes disparues sont toutes de classes pauvres,  jeunes en majorité, maintenant plus de femmes que d’hommes, souvent victime de la traite ou du commerce d’organes. Le gouvernement couvre cette horreur en accusant les parents d’avoir mal élevé leurs enfants.

C’est la terreur criminelle dans les zones de pauvreté, maintenant reprise par l’armée et la police qui occupent les quartiers et villages « misérables » en agissant avec impunité.
Le régime tente de vendre son état d’exception comme une  défense des gens contre le terrorisme, mais en fait  il essaie de cacher sa gestion catastrophique de l’économie (bitcoin, corruption énorme, destruction de l’agriculture nationale au profit d’oligopoles d’importation liés au gouvernement) et la grave crise sociale qui commence à se manifester. La cible réelle de son abolition des droits fondamentaux  c’est  l’opposition, principalement les mouvements sociaux, dont beaucoup de membres risquent l’emprisonnement indéfini.

La situation est dramatique.

Au Salvador ce dimanche 1er mai les mouvements sociaux convoquent à une grande manifestation malgré l’état d’exception. Ça sera donc un test pour les syndicats et les mouvements sociaux qui prendront un risque énorme pour célébrer cette journée de lutte de la classe ouvrière.

C’est pourquoi, nous, groupes de solidarité avec l’Amérique latine, nous manifestons aujourd’hui contre le régime du Salvador.

Un grain de sable dans la grande lutte mondiale contre les nouvelles facettes de fascisme et pour un monde juste.

Soutien :

ZAS – Secrétariat pour l’Amérique Centrale,  Association Nicaragua – El Salvador, Parti du Travail, solidaritéS

Retour de situation du Salvador après le 1er mai 2022

Soutien au peuple du Salvador lors du 1er mai à Genève

Campagne internationaliste « Solidarité Côte Caraïbe Nicaragua »

Après la dévastation de la Côte Caraïbe du Nicaragua  par les ouragans ETA  le 3 novembre
et IOTA le 16 novembre 2020, nous nous sommes immédiatement mobilisés avec différents comités de la solidarité suisse et européenne, particulièrement de l’Etat espagnol et d’Italie, pour marquer notre solidarité concrète et politique avec les habitants, les peuples autochtones et  les autorités locales de la Côte Caraïbe.

Les habitant-e-s  de la Côte atlantique au Nicaragua, ont été très fortement touché-e-s par ces deux ouragans d’une force et intensité inconnues  jusqu’à maintenant  et dont les effets dévastateurs ont été immenses : infrastructures portuaires dévastées, bâtiments publiques et maisons détruites, infrastructures routières en ruine, forêts déracinées, production agricole compromise. De plus les pluies torrentielles ont provoqué des dégâts matériels et humains importants dans tout le pays, par exemple dans le massif de Peñas Blancas, municipalité de La Dalia près de Matagalpa, où ont eu lieu des glissements de terrain occasionnant la mort d’une dizaine de personnes.

Une solidarité immédiate

Grâce aux contacts précieux d’AMCA Ticino avec le Minsa (Ministère de la santé),  la solidarité suisse réunissant une dizaine de comités ou jumelages a pu apporter une première aide seulement deux jours après le passage de l’ouragan IOTA. Concrètement, du matériel médical (masques de protection)  et humanitaire (filtres à eau) pour un montant de 7’000 dollars a pu être fourni aux « damnificados » de la région de Siuna qui avaient été évacués préventivement vers des refuges.

Dans la même semaine l’Association de solidarité Nicaragua- el Salvador (ANS Genève) a pu verser une deuxième donation de 3’000 dollars en soutien aux « damnificados » de Peñas Blancas  par l’intermédiaire de notre partenaire historique  Odesar et de la municipalité de la Dalia.

De même les jumelages Delémont-La Trinidad et Bienne-San Marcos ont pu envoyer des aides d’urgence à leurs partenaires nicas  pour atténuer en partie les dégâts dans la production agricole de base. 

Le  projet de reconstruction d’une vingtaine de maisons en bois à Bilwi avec le collectif de femmes autochtones MCLY (1).

Il nous fallait faire plus en soutenant directement les victimes sur la Côte Caraïbe.

Grâce aux  contacts de la Radio la Primerisima avec les habitantes de Bilwi et le collectif de femmes MCLY, nous avons pu monter une campagne financière pour un projet concret et réaliste avec des femmes et familles ayant perdu leurs maisons.

Grâce aux  liens de solidarité noués depuis des années, des comités de Saragosse, Asturies et Canaries et l’association Italia-Nica de Milan se sont associés à une dizaine de comités suisses : le Zas de Zurich, les jumelages de  Bienne- San Marcos, Delemont-La Trinidad, l’Amca au Tessin, la Centrale sanitaire romande  (CSSR) à Genève, l’Association Maurice Demierre à Fribourg, l’Association Nicaragua-El Salvador à Genève, un collectif d’architectes à Zürich et deux collectifs à Berne et Lausanne,  pour financer à hauteur de 23’200 dollars le  projet de reconstruction d’une vingtaine de maisons de maisons en bois à Bilwi.  

Le projet ayant rapidement démarré et avancé, il a fallu acheter localement les matériaux, particulièrement le bois,  et financer un groupe de charpentiers locaux chargé de la construction et de l’encadrement de l’auto-construction. L’approvisionnement en bois de qualité représente une des difficultés principales, tout comme la peinture des bois et des toits qui doit être réalisée sans précipitation.  A fin mars 2021,  9 maisons ont été construites et remises aux femmes et familles bénéficiaires dont 5 à Bilwi, 1 à Kamla, 1 à Lamlaya et
2 à Krukira, communautés proches de Bilwi, la capitale de la RAAN (Région Autonome Atlantique Nord).

La douzaine de  maisons restantes devraient être construites et inaugurées  d’ici le début de la saison des pluies à fin mai 2021.  Les camarades d’Amca présents au Nicaragua se sont chargés de la coordination du projet entre Managua et Bilwi et seront présents sur la côte Caraïbe en avril avec les femmes bénéficiaires et protagonistes.  

Une solidarité internationaliste fidèle et aussi motivée politiquement

Notre solidarité internationaliste est bien sûr l’expression de notre fidélité au peuple nicaraguayen, mais manifeste aussi, surtout dans les circonstances actuelles, une solidarité politique auprès de ce pays d’Amérique centrale fragile et digne.

Deux raisons qui expliquent le sens de notre engagement solidaire auprès des populations « damnificadas » sont à souligner. 


Les ouragans et désastres naturels s’accentuent en Amérique centrale particulièrement à cause du changement climatique inquiétant essentiellement dû aux désastres infligés à la planète par les riches ; les pays du Nord, ayant accumulé leurs richesses aux dépens des autres peuples et de la planète.  Le sud ne doit pas payer les conséquences des dégâts commis par le Nord. Notre solidarité de peuple à peuple montre ainsi la voie  vers une justice climatique qui devrait s’imposer partout dans le monde si nous voulons éviter des dégâts plus grands encore.

La deuxième raison est la reconnaissance  de la force et l’efficacité des politiques publiques développées par le gouvernement sandiniste pour le développement et la dignité de l’ensemble de la population.
Cela n’est pas sans importance dans un pays qui souffre à la fois d’une polarisation extrême depuis la crise d’avril 2018 ; crise accompagnée de campagnes médiatiques internationales adverses et injustes, et de sanctions arrogantes de la part, non seulement des Etats-Unis ou de l’Union européenne, mais aussi de la Suisse de Cassis. 

Notre solidarité est aussi une reconnaissance des efforts énormes de prévention, entrepris conjointement par les autorités et le peuple du Nicaragua depuis une dizaine d’années, qui ont permis de limiter au maximum les pertes humaines dans cette catastrophe.  Mais nous voulons aussi témoigner de l’importance de l’ensemble des programmes pour  les droits et le niveau de vie de la population :   construction des routes comme jamais en Amérique centrale, développement des énergies renouvelables et accès à l’électricité pour  95 % de la population ; développement du système sanitaire : hôpitaux, centres de santé ;  éducation technique et supérieure priorisée pour les jeunes des communautés rurales ; sans oublier tous les programmes sociaux et productifs dont les mères cheffes de famille sont souvent les principales bénéficiaires.

Difficile de faire plus ou mieux, nous semble-t-il, dans une situation si difficile. Naturellement, nous savons aussi que la crise d’avril 2018 a laissé des traces et n’a pas été clarifiée comme nous le souhaitions et l’écrivions. Nous ne pouvons  dès lors qu’accompagner le peuple nica et les militants sandinistes qui résistent et reconstruisent dans la dignité.

Comité   ANS Genève 
Fin  mars 2021

(1)  Mujeres Creativas Lapta Yula (miskitas)

Le Nicaragua critiqué: Info ou intox? – Un article de Bernard Borel dans le N° d’octobre de Gauchebdo

Nous relayons ici un article signé par Bernard Borel parut dans le journal Gauchebdo au mois d’octobre 2020.

Sous la forme d’une interview de deux suisses solidaires vivants au Nicaragua depuis plus de 30 ans, cet article nous propose une approche vécue et documentée  sur la gestion de la crise sanitaire actuelle, ainsi que des événements de 2018 par le gouvernement Sandiniste.

De quoi contrebalancer les critiques incessantes  de l’opposition nicaraguayenne, toujours mises en avant par les médias dominants, et reprises ces temps sans autre par l’Union européenne et même la Suisse mettant en place des sanctions contre des hauts fonctionnaires du gouvernement nica.

Ha partido Orlando Blandón, nuestro «Gamarrón», el eterno optimista

Por Viviane Luisier y Gerald Fioretta, internacionalistas residentes en Ginebra, Suiza

El 18 de junio de 2020 ha fallecido en Matagalpa Orlando Blandón, conocido como «Gamarrón». Este 19 será enterrado al lado del compa intenacionalista suizo Ivan Leyvraz en el cementerio de Matagalpa. A Orlando le decían «Gamarrón». Era tan conocido que uno se podía montar en un taxi y decirle al taxista «Déjeme por la casa de Gamarrón».

Orlando nace en Matagalpa el 30 de mayo de 1958 con su gemelo Óscar. Su mama era muy joven y por eso son criados por su abuela. Orlando tuvo 48 hermanos y hermanos de parte de padre.

Empezó a trabajar en el campo de Matagalpa a los 10 años. Nunca logró ir a la escuela porque tenía que ganarse la vida. Participa en la insurrección de 1978 en Matagalpa y después a las luchas de los muchachos. Trabaja después en los 80 como chofer del Ministerio de la Vivienda y los Asentamientos Humanos (Minvah). Ahí conoce a Yvan y a otros internacionalistas suizos. Se queda como chofer y amigo entrañable, inseparable, de Yvan hasta  la emboscada criminal de la contrarrevolución del 28 de julio de 1986, que le arrebata a su hermano de alma y corazón.

Después de la derrota del FSLN en 1990 es uno de los fundadores del organismo no gubernamental ODESAR. Se quedó trabajando de chofer de camión en Odesar hasta su jubilación. Se casó con Damaris y tiene 2 hijas, Indiana y Daniela. Tiene también 3 hijos más grandes antes de casarse con Damaris: el más conocido es Lester.

Foto de 1985: Orlando Blandón, Gerald Fioretta e Ivan Leyvraz

Quisiéramos mencionar algunas vivencias compartidas con él, pero se nos hace difícil, porque el número de estas vivencias es inmenso y tan desordenado como era Orlando. Entonces lo vamos a mencionar a su estilo: desordenadamente.

Su inteligencia psicológica era impresionante; él conocía a fondo las mínimas debilidades de su gente, familia, colegas, compañeros y los imitaba hasta que nos moríamos de la risa,

Su placer en contemplar la humanidad era rara en una persona tan espontánea. Era capaz de platicar con un bolo de la calle escuchándolo de verdad con mucho interés, inclusive sus incoherencias.

Su capacidad de adaptación era muy selectiva. Él se adaptaba cuando le miraba algún interés a la adaptación, así que siempre fue cepillo con las enfermeras cuando fue hospitalizado mucho tiempo por haberse fracturado la pelvis. Él decía que siempre había que ser amigo con las que te iban a pinchar.

Su amor y admiración para su familia, especialmente para Damaris su esposa, ha sido enorme y reconocía que ellos y ellas eran sus caramelitos y confites, en eso incluía a Pierre, nuestro hijo nacido en Matagalpa. Y nunca dejó de preocuparse por su hermano gemelo Óscar, apareciendo en los peores momentos para darle una mano.

Antes que quedara completamente ciego, hizo que nos contara su movilización antes de 1979 como una experiencia que le había dado miedo, pero miedo de verdad, y además no le gustaba que le mandaran como si fuera niño. Ahí es donde él se presentaba como el anti-héroe y el anti-macho, él que tenía sus lados machistas. Y qué lindo como se metió en el apoyo a la gente golpeada por el Mitch, inclusive para su familia. Él fue capaz en plena lluvia de hallar ¡una cajilla de huevos cuando todo nos faltaba, pues sólo agua teníamos, y bastante!

Su inteligencia política lo hizo caminar siempre de frente con el Frente desde los años 70, hasta cuando se daba cuenta de algunos problemas. Pero no hablaba nunca mal de las fuerzas que han sacado a los pobres de la pobreza.

Su cumplimiento y dedicación a su trabajo fue especial. Durante años ha salido a las zonas más peligrosas del departamento de Matagalpa, cuando trabaja en el Minvah, buscando a cómo sacar clavos grandes y pequeños, clavos técnicos y humanos, por las zonas de Wiwilí, Pantasma, El Cuá y Bocay. Es ahí que encontró a Yvan el suizo con el cual ha pasado días y noches de jodedera, amistad y trabajo. Y para estas salidas no soportaba ningún atraso, había que salir temprano, bañado, desayunado y pilas puestas. Manejó camiones durante más de 30 años y no había cerros en Nicaragua donde no se trepara con su camión Mercedes Benz azul, cargadísimo de arena, cemento, ladrillos y otros materiales para las comunidades más pobres del territorio.

No vamos a borrar del cuadro los últimos 5 años de Orlando, cuando a él se le escapó el primer lugar que siempre había tenido en la familia, entre los internacionalistas que frecuentaba, en su trabajo y en todos los lugares por donde él pasaba. En parte por sus esfuerzos y su apoyo, las mujeres de su familia pudieron estudiar. Entonces ya no era el gran jefón de la familia.

En su trabajo, las condiciones cambiaron, o sea que la parte técnica se hizo siempre más necesaria y ya no era principalmente el coraje lo que más necesitaba Odesar, el organismo donde trabajaba. Entonces tampoco ahí pudo seguir como el rey tapudo de este organismo.

Eso es ciertamente el camino de todos y todas nosotros y nosotras: crecer, echar ramas y frutos, pues decaer y nos vamos. «Nadie es eterno en el mundo, ni teniendo un corazón que tanto siente y suspira por la vida y el amor», como dice la ranchera de Antonio Aguilar.

Pero además de perder su posición de líder y payaso conocido, reconocido y querido de casi todos y todas, Orlando terminó de perder la vista. Eso fue demasiado para él. El camino de Orlando terminó de forma muy difícil y nos dio a todos y todas, mucha tristeza.

En eso, cuando comienza la crisis de abril 2018, él ya no puede ver, no puede participar, no puede opinar. Eso aumentó sus dificultades.

Ahora nosotros y nosotras que quedamos, tenemos una gran suerte de haber conocido a Orlando, una persona realmente fuera de lo común. Y tenemos la suerte de tener cada uno y una un montón de recuerdos inolvidables.

Orlando ha muerto, pero vive en cada uno de nosotros. Es el símbolo de la idiosincrasia de Nicaragua, diferente a la de los europeos, pero en este caso sentimos de verdad todo lo que nos ha dado: la capacidad de ir adelante en cualquier situación, la capacidad de reír, no pasar un día sin reír.

Comer, tomar, reír, bailar, llorar, sin límites: eso ha sido la vida con Orlando. No vamos a hacer de él como un ángel ni como un diablo. Pero sí los compas suizos, todos y todas, somos testigos de su energía, optimismo y capacidad de reír y hacer reír a los demás. Con eso nos quedamos: ¡Orlando vive en cada uno de nosotros y nosotras!

Los compañeros/as siempre solidarios/as con Nicaragua

Ginebra, Suiza, 19 Junio 2020

Appel urgent soutien au Réseau médical solidaire au Salvador

El Salvador : soutenez la solidarité médicale
Mardi 14 juillet 2020


El Salvador : l’autodétermination en temps de pandémie
Appel aux dons


La pandémie au Salvador s’aggrave de façon alarmante. Il ne se passe pas un jour sans que nous entendions parler de morts ou de malades graves parmi nos connaissances et d’autres personnes.
C’est pourquoi nous nous tournons maintenant vers vous pour soutenir le réseau médical de solidarité au Salvador en vous demandant une contribution solidaire.


Une initiative solidaire

Fin juin, quelques femmes du FMLN, dont des femmes médecins, ont échangé des informations sur les « Compas » présentant des symptômes de Covid. Pour beaucoup de « Compas » et personnes malades, même l’achat d’un analgésique est problématique. La décision a été prise : des soins médicaux minimaux seront fournis pour les Compas. Aussitôt dit, aussitôt fait.

Les Compas dont elles s’occupent ont diffusé le message suivant : « Le Front FMLN a organisé une brigade médicale pour nous ». L’information s’est propagée comme un feu de brousse et est devenue une obligation à
l’action. La Red Medica Solidaria, le réseau médical de solidarité est né. En quelques jours, une cinquantaine de médecins s’étaient déjà inscrits pour y participer. Après que le gouvernement ait dû renoncer au
couvre-feu militarisé qui a duré plus de trois mois – un mépris flagrant des décisions pertinentes prises par les plus hautes autorités judiciaires – les visites à domicile sont devenues possibles. Le « Réseau » est de service du matin au soir.


Compte tenu de l’explosion du taux d’infection par le Covid 19, une équipe médicale du FMLN avait déjà fait circuler une série de recommandations pratiques via les communautés et les médias sociaux. Ces recommandations concernent par exemple les médicaments contre les infections secondaires, le traitement du linge des personnes malades, les mesures de distance dans des conditions de vie souvent exiguës ou la gestion du stress psychologique. De nombreuses réactions témoignent du soulagement des Compas à propos de l’action de solidarité.
Les personnes les plus âgées se souviennent des soins de santé fournis par la guérilla dans les années 80.


Tout cela dans un contexte où la vague d’infection croît de façon exponentielle au Salvador comme dans une grande partie du continent. Le système hospitalier s’est déjà réellement effondré. Le personnel travaille généralement avec un matériel de protection insuffisant, beaucoup sont infectés, certains meurent. Les conditions sont dantesques (voir par exemple www.elfaro.net : Diario de un doctor que se enfrenta a la pandemia en primera línea)


Un gouvernement pervers et cynique

Le clan qui entoure le président Nayib Bukele, corrompu jusqu’à l’os, dénigre toutes les forces qui ne sont pas à son service pour ses « erreurs » catastrophiques : Il fait repeindre les murs des hôpitaux existants et parle de rénovation. Il annonce le « plus grand hôpital » d’Amérique latine avec des normes de haut niveau au lieu de construire rapidement des centres de traitement temporaires, comme au Costa Rica, par exemple.

L’hôpital « fonctionne » avec retard, de manière précaire, à une fraction minime de sa capacité supposée et ceci uniquement parce que le personnel et le matériel ont été retirés d’autres hôpitaux qui s’effondrent encore plus. Bukele veut débaucher du personnel qualifié du Guatemala et du Nicaragua, bien qu’il soit nécessaire dans leurs pays. Washington lui interdit de demander à Cuba (exemplaire en matière de Covid) d’envoyer une brigade médicale.


Au lieu d’informer Bukele a suscité une peur psychotique. Malgré l’emprisonnement de milliers de personnes dans de véritables camps d’infection, malgré la brutalité des forces de sécurité, il ose se poser en « sauveur de la nation ». Il est clair que le virus ne peut être contenu que par une population solidaire et informée. Mais cela n’intéresse pas le régime Bukele protégé par les ÉtatsUnis, ni sa base sociale formée des sectes évangéliques fondamentalistes.


Soutien à l’auto-organisation !
La Red Médica Solidaria ne peut pas remplacer le système de santé publique, même si ce système exclut de fait de plus en plus de personnes souffrant du virus et d’autres maladies chroniques. Elle représente une tentative de survie solidaire et auto-organisée sur ce nouveau champ de bataille – la menace de la pandémie, la psychose, la peur et le nouveau fascisme.


Nous avons déjà soutenu le « Réseau » avec une petite contribution. Toutes et tous qui y travaillent le font gratuitement. Il faut de l’argent pour les médicaments, de simples bouteilles d’oxygène, des masques de protection adaptés et bien plus encore. Le confinement extrême a conduit une partie
considérable de la population à s’enfoncer dans la pauvreté. Des milliers de compas ont maintenant besoin d’être soutenus.
Rarement la lutte politique est aussi directement liée à la survie physique et psychique.


Versez votre don à :
Zentralamerika-Sekretariat (ZAS)
Zurich
PC : 80-60518-0
IBAN CH10 0900 0000 8006 0518 0

Actualité – Présentation du livre « Ni fous ni morts »

En raison du Covid-19, cette activité est reportée et sera réorganisée au mois de septembre dans la mesure du possible.


Mercredi 25.03.2020 à 19h à l’Université Ouvrière de Genève, l’association El Periscopio invite au vernissage du livre « Ni fous, ni morts ».

Témoignage de la lutte collective des ex-détenus politiques de la prison de Coronda en Argentine, il y a plus de 40 ans.

Présentation, table ronde, débats et un apéritif sont proposés pour cette soirée.

Venez nombreux à la rencontre des acteurs de l’époque pour échanger et écouter leurs témoignages.

Projet La Dalia juin 2019- mai 2022 (3e et dernière phase)

Amélioration de la qualité de vie de 450 familles  paysannes à la Dalia  / Matagalpa – Nicaragua

Projet FGC 2019-28

Le projet

Le projet vise à améliorer les conditions de vie et de production  de 450 familles paysannes en développant les potentiels et l’autonomie de 12 communautés rurales du Coyolar à la Dalia. Ce projet est la troisième phase d’un projet centré dans sa première phase, entre 2012-2015, sur  180 familles de 6 communautés de la Dalia – dont les communautés de Yale et San Joaquim – communautés historiques pour la solidarité suisse. Dans une deuxième phase 2016-2018 le projet s’est aussi étendu à 9 nouvelles communautés du Coyolar.

Dans cette troisième et dernière phase le projet se concentre sur les 12 communautés du Coyolar.

Les résultats positifs des objectifs  de ce projet de développement intégral lors des deux premières phases, en a fait une  référence à la Dalia et obligent tous les acteurs à sa continuation. Par une approche intégrale les communautés s’auto-organisent  en réseaux, se forment aux connaissances en santé et respect du milieu ambiant, s’ouvrent à l’alimentation saine, s’engagent dans la production agroécologique. Les jeunes avec bourses poursuivent leurs études supérieures et participent au développement de leurs communautés.

Principales Activités :

  1. Mise en place d’une enquête de base visant un diagnostic sérieux des conditions communautaires existantes pour fixer des objectifs détaillés convaincants
  2. Processus d’organisation en réseau pour l’eau potable, la santé, la production en patio ou parcelles, l’éducation.
  3. séminaires de formation de plus en plus pointus pour les promoteurs(trices) et les leaders sur tous ces thèmes pour acquérir les connaissances indispensables.
  4. matériel végétatif et pépinières pour la production agro-écologique
  5. bourses pour les étudiants et équipement sportifs et culturels.
  6. Formation  à « l’Université paysanne » Abiayala gérée par Odesar et ses ingénieurs.

Les Bénéficiaires sont les 450 familles des 12 communautés du Coyolar, soit environ 2’500 personnes. En particulier de manière ciblée les 15 projets- femmes developpant une initiative économique, les 36 promoteurs(trices) formés à l’agro-écologie, les 60 brigadistes de santé formés à la santé publique et à l’assainissement, les 60 jeunes dotés de bourses pour poursuivre leur formation technique ou supérieure.

Période : juin 2019 – mai 2022

Budget : 295’000  CHF 

Voir le résumé du projet :

              

2 Témoignages – retour du Nicaragua – avril 2019

Matagalpa, Université Nationale Autonome du Nicaragua, faculté infirmière : assemblée d’étudiant-e-s en vue de la création d’une coopérative infirmière de soins à domicile, avril 2019.

Viviane Luisier  avril 2019

Retour de voyage :  le Nicaragua sandiniste en 2019, secoué mais debout

La carte postale s’est écornée : des gros véhicules sur la route et des pauvres le long du chemin, toujours les mêmes, la même dégaine : la casquette vissée sur la tête, le « machete » dans une main et des sacs et des enfants dans l’autre. Et tous, vraiment tous : le téléphone plaqué sur l’oreille ou sortant de la poche arrière des jeans. Matagalpa, notre charmante ville à dimension de village, s’est « développée » : biens de consommation à foison, mais disparition des « fritangas » et des « frescos naturales ».

Nous rencontrons une population sous le choc : Sandinistes ou « Azul y blanco » (AB), tous et toutes sont unanimes pour dire que, du 18 avril au 19 juillet 2018, la situation a été terrifiante. Certains disent même que « c’était pire que pendant la guerre». Il était difficile de se déplacer, d’aller travailler, d’aller faire des achats ; de parler et de se taire ; de participer aux manifestations et de ne pas y participer. Car « tout a passé à travers les réseaux sociaux », déclare une ancienne collègue de travail. « Même quand on ne mettait rien sur FB, on se faisait attaquer. Et si on n’était pas clairement marqué à droite ou à gauche, on était aussi menacé ».

Il y a eu d’abord les grandes manifestations. Puis, chaque soir, c’était un défilé de motos pétaradantes qui sillonnaient la ville en tirant des coups de feu. Puis il y a eu les « pandillas » qui venaient on ne sait d’où pour monter les « tranques »  (barricades) et voler à tout-va. Et la police masquée. Destructions et morts. Les jeunes ne pensaient jamais assister à de telles scènes. Les vieux ne pensaient jamais les revivre.

Les interprétations de ces événements sont diverses, la position finale plutôt unie : Un coup d’état orchestré par les USA, qui attendent toujours le moment favorable pour frapper ? Le déchaînement inattendu des réseaux sociaux manipulés par la droite? Les options erronées du FSLN qui a réprimé les manifestations d’étudiants, cantonné la police dans ses casernes, « nettoyé » les « tranques » de manière parfois violente ? Il y a surtout ceux et celles, Sandinistes et AB, pour qui la coupe était pleine : trop d’autoritarisme, trop de présence Ortega-Murillo (surtout Murillo), trop de corruption.

Tous ces événements ont secoué la jeunesse, la population, le FSLN. Aujourd’hui, c’est le moment où certain-e-s, de manière sincère ou par opportunisme, sont revenus au FSLN. D’autres encore sont sortis de prison. Mais il y a désormais une défiance générale de la population envers ceux qui auraient dû les protéger d’un désordre aussi violent et qui a duré plus de 3 mois.

La confusion entre emploi, religion, problème familiaux ou personnels et la politique, toute cette confusion rendra difficiles les choix électoraux des Nicaraguayen-ne-s, le moment venu. Pourtant, tout en dénonçant une corruption éhontée, une dictature même, nombreux sont ceux et celles qui déclarent qu’ils voteront toujours pour le FSLN, et même : pour Ortega.

Une étudiante de León nous confie : « Si la situation est plus calme en général et en surface, au fond, les problèmes ne sont pas du tout réglés, notamment celui de donner de l’espace pour les questions, les contestations, les désaccords ».


Gérald Fioretta, 12 mai 2019

Retour du Nicaragua : une réalité complexe et des espoirs en vue

Frustrations et certitudes

Du Nicaragua, je reviens frustré par le manque de dialogue que j’ai réussi à établir en ce qui concerne les questions qui remuent la solidarité ici en Suisse : la « répression » exercée par le gouvernement, ses forces policières et « para-policières », notre exigence de la justice pour tous les morts d’avril à juin 2018, la priorité absolue à des changements indispensables dans la stratégie et la méthode du gouvernement et du FSLN.

Quant aux certitudes vis-à-vis de l’opposition, plus particulièrement à l’égard du MRS (Movimiento Renovador Sandinista) ou le « Rescate » (Movimiento por el Rescate del Sandinismo), elles ne sont pas ébranlées : l’opposition composée de la droite libérale, du MRS et du « Rescate » n’a aujourd’hui que peu de représentativité au Nicaragua auprès de la grande majorité du peuple. A part son assise dans l’oligarchie et la classe moyenne supérieure, elle a le soutien des étudiants qui s’identifient au monde de l’oligarchie et des organisations internationales, ainsi que celui de certains secteurs jeunes ou populaires organisés depuis longtemps par les ONG liées aux MRS et au « Rescate », désormais farouches adversaires du sandinisme officiel.

Leur force vient de l’extérieur, de la « légitimité » et de l’appui externes accordés dans l’ordre par :  l’administration Trump, le secteur conservateur des anti-Cubains de Miami, les instances de l’UE, les grandes agences « humanitaires » type Amnesty international, la sociale démocratie en Europe alignée sur les USA. Et, malheureusement, même une partie de la « vieille solidarité des années 80 » en Europe se joint à ce concert dissonant, abusée qu’elle est par le discours de « gauche » du MRS ou du « Rescate ». Tous s’unissent pour faire croire qu’aujourd’hui, c’est le peuple sandiniste qui se soulève contre la dictature Ortega-Murillo.

Nous l’avons dit et répété dans nos rencontres et communiqués de la solidarité suisse toujours active et en lien avec le Nicaragua : il est incompréhensible que l’opposition dissident-sandiniste et la « solidarité » internationale puissent sans honte s’aligner sur l’administration Trump et ses sanctions contre le Nicaragua ; il est incompréhensible que le mouvement  féministe s’aligne sur les évêques réactionnaires ;  et  surtout  sans que personne ne dénonce une seule fois la violence meurtrière des « tranques » (barricades)  pendant les trois mois de terreur contre la population et les militants sandinistes en particulier. 

Crise d’avril à juillet 2018 à Matagalpa

Matagalpa se souvient surtout des « tranques ».  A Matagalpa, il y a eu moins d’une dizaine de morts, tous sandinistes selon les témoignages et les autorités. Ce n’est certainement pas la réalité (ne serait-ce que les deux morts « Azul y blanco » (AB) lors de la fameuse attaque à la pelleteuse de la « Casa de los Soza » près du stade de baseball au sud de la ville), mais c’est la réalité ressentie par tous.

Les trois mois de terreur sont décrits avec détail, aussi bien par les habitants des quartiers sud de Matagalpa, coincés par les « tranques », que par le reste de la population de toute la ville, terrée chez elle dès 17h. le soir, terrorisée par les rondes infernales des motos sans pot d’échappement ou des camionnettes pleines de civils et paramilitaires armés.

Parmi nos amis, les militants du FSLN, historiques ou encore actifs, ont tous été menacés de mort à plusieurs reprises devant leur maison, par des manifestations « AB » pointant les sandinistes. Les compas d’Odesar, surtout les chauffeurs téméraires, nous décrivent les trajets alternatifs pour rejoindre simplement Managua (un détour de 150 km à travers les collines entourant Matagalpa puis le « corredor seco » de Dario, Malpaisillo, San Francisco Libre) pour éviter les ennuis, les harcèlements ou même la mort qui pouvaient les attendre aux « tranques » de Matagalpa, Sebaco ou las Maderas. 

On nous parle de «tranques » tenus au début  par des étudiants et militants AB, puis par des « lumpen » qui avaient trouvé là un boulot bien payé.  Côté soft : les habitants des quartiers du sud devaient payer une taxe pour franchir les « tranques » pour aller au travail ou faire leurs achats. Idem pour les véhicules : il y avait un tarif selon les différentes catégories !  Côté hard :  le soir, ou même la journée, si on reconnaissait un sandiniste ou un employé de la commune, la violence se déchaînait : personnes dénudées, recouvertes de peinture bleue et blanche, tortures et même viols.  On connaît les noms des commerçants, restaurateurs et riches matagalpins qui ont approvisionné les « tranqueros » en vivres et en argent. Par la suite, certains ont fui le pays, d’autres sont restés faisant profil bas, leur commerce subissant le boycott de la population.

Tout cela pendant trois mois, avant que les « caravanes de la paix » formées de la police (ressortie de ses casernes) et de militants FSLN attaquent tous les « tranques » du pays et contrôlent à nouveau la situation avant le 19 juillet 2018. Même si à Matagalpa, la Dalia, Rancho Grande, Waslala les « tranques » ont été « libérés » sans victimes du côté des « tranqueros , personne ne nous dénoncera les nombreuses victimes dans d’autres  départements (Jinotepe, Diriamba, Masaya, Jinotega, Leon, Managua),  tant la destruction  des « tranques » meurtriers parait légitime aux yeux de tous.

Mais Matagalpa se souvient aussi des pillages et de la destruction du « plantel municipal » (hangar municipal abritant matériel et engins de construction), en mai 2018. Cela donne la mesure du désordre qui règne et de la confiance osée des « AB » dans l’effondrement du gouvernement sandiniste. Nous avons pu assister à l’inauguration du nouveau « plantel » par le maire de Matagalpa devant mille partisans au cours d’un rassemblement entièrement religieux, animé par une jeune troupe d’évangélistes tendance rap Jésus-Christ qui en dit long sur la rupture avec l’église catholique et les évêques. On apprendra aussi que le coût immense de la destruction du « plantel » est à mettre en partie sur le compte d’une erreur d’appréciation de l’autorité municipale qui n’a pas su évaluer les moyens dont disposaient les « AB ».  D’où peut-être la capacité d’une position autocritique de la part du maire qui nous parlera ouvertement de la crise d’avril que personne n’a vu venir. Il estime désormais qu’il faut sérieusement réfléchir à sa signification et ne pas hésiter à se renouveler pour sortir de l’ornière.

Personne ne nous parlera du début de la crise, fin avril 2018, quand une grande partie des étudiants et leurs parents des quartiers populaires souvent sandinistes ont participé aux premières manifestations, pacifiques, à Matagalpa. Car alors, le FSLN a choisi de faire profil bas devant la spontanéité et la grandeur des manifestations.

Société divisée 

L’échange ouvert et auto-critique avec le maire de Matagalpa fera toutefois figure d’exception.  Désormais, ce qui compte, c’est de serrer les rangs autour de Daniel et le sandinisme officiel. Pour cela, il faut oublier les premières semaines d’avril et mai 2018, oublier que dans beaucoup de famille il y a eu un « Azul y blanco » ! 

Ils sont rares, nos amis qui osent affirmer que la théorie du « golpismo » (coup d’état) a surgi bien des semaines après le début des évènements et que, oui, les manifestations étaient spontanées, même si ce sont des secteurs étudiants organisés depuis longtemps par l’opposition de droite, du MRS et du « Rescate », avec l’appui financier de la « coopération US ou UE, qui ont pris la tête du mouvement.

Désormais, « Azul y blanco » est une injure similaire à « tranqueros », pour les sandinistes, qui eux, sont traités de « sapos » (crapauds,dénonciateurs). Ceci même entre enfants à l’école primaire ! La société reste profondément divisée, la méfiance s’est répandue dans les familles, dans les quartiers, dans les centres d’étude et de travail.

J’ai tenté de faire parler les compas sandinistes sur des questions qui fâchent :
Pourquoi Daniel a-t-il accepté si facilement de mettre la police dans les casernes ? Pourquoi des quartiers ou des villes entières, traditionnellement sandinistes, comme León ou Monimbó, ont levé des « tranques » contre la police pendant des semaines et des mois ? Les « mères d’avril existent, leurs fils sont morts, pourquoi aucun policier ou responsable n’est-il mis en prison ? Que pensez-vous des témoignages criants sur le refus de soigner les blessés lors des manifestations ?

J’ai renoncé au bout de quelques réponses ou silences évasifs. Au Nicaragua aujourd’hui, on ne parle pas ouvertement de ces questions, on ne court pas le risque d’apparaître « azul y blanco ». Le silence est parfois gêné, mais on choisit son camp, on espère le calme et la normalité, on regarde vers le futur. Je n’avais pas de raison d’enfoncer le clou. La vérité et la justice sur ce qui s’est passé attendront. La solidarité aussi.

Pour la majorité des gens avec lesquels on a pu parler, ils ne peuvent soutenir une opposition qui s’est révélée financée depuis bel lurette par l’étranger, qui danse de joie lorsque les USA décident de sanctions (ciblées contre des personnalités de la « dictature » ou générales comme la « Nica Act » * et qui apparait comme responsable de la crise économique majeure. Hors de propos ici d’approfondir ce thème : perte de centaines de milliers d’emplois formels, hausse des prix généralisée par augmentation des taxes pour compenser les pertes fiscales et celles de la sécurité sociale.

Gouvernement et FSLN renforcés

Les gens resserrent les rangs autour du gouvernement qui a su enfin rétablir l’ordre et en partie la sécurité citoyenne. Les gens ont trop souffert, dans l’histoire du pays comme dans les mois tragiques d’avril à juillet 2018. Ils ne veulent plus de violence, cela renforce évidemment le gouvernement et ses institutions.  

Le gouvernement a aussi réussi à relancer les négociations depuis fin février 2019 avec l’opposition regroupée dans l’instance « Alliance civique », désignée par l’oligarchie des magnats, malgré l’absence des évêques.  Ces négociations s’éternisent mais devraient permettre une sortie politique de la crise, favorisant la relance économique et un début de réconciliation. Les accords, presque finalisés, portent sur la libération de la majorité des centaines de « prisonniers politiques », le retour des dizaines de milliers d’exilés au Costa Rica, aux USA ou en Espagne, les nouvelles règles électorales avec surveillance des élections par des instances internationales, le refus et retrait (?) des sanctions comme la Nica Act.

Bien sûr, il aurait été important de pouvoir discuter de géopolitique, notamment des conséquences possibles sur le Nicaragua de l’intervention impérialiste au Venezuela. Cela nous a été impossible.

Ainsi, en dehors de l’intervention externe des USA et de l’UE, le futur du pays et du FSLN sera rythmé par deux événements stratégiques internes : les élections anticipées ou non et les changements profonds à apporter dans la forme et la stratégie du gouvernement sandiniste.

Les élections pourraient être avancées à 2020, ce serait un coup astucieux du FSLN qui s’est souvent montré pragmatique et habile pour désarmer son adversaire. L’opposition fragmentée n’aurait alors pas le temps de s’unir pour promouvoir une candidature unique. Le FSLN a retrouvé une grande partie de ses militants et sympathisants et il saura jouer sur une candidature nouvelle, le temps de Daniel Ortega et de Rosario Murillo étant révolu, comme l’a révélé la crise d’avril 2018. Il est question du chancelier Denis Moncada qui se tient sur le devant de la scène dans les négociations en cours.

FSLN en passe de se réveiller?

La crise d’avril 2018 aura aussi révélé la nécessité de changements profonds, et dans la forme de conduite, et dans la stratégie du gouvernement et du FSLN. Plusieurs témoignages à Matagalpa nous soufflent que la manière de se comporter avec les gens, par exemple dans les centres de santé ou à l’hôpital, est en train de changer et devient plus respectueux et bienveillant.  On nous dira même dans le FSLN aussi les choses commencent à changer : on ne dirige plus si facilement par coups de téléphone depuis la vice-présidence. Et surtout, les militants historiques qui avaient été relégués ces dernières années au profit de la « Juvendud Sandinista » ont été appelés en renfort lors de la crise ; ils revendiquent désormais leur place et une discussion démocratique dans le parti, où la critique et l’autocritique puissent faire avancer le débat. Notamment, les critiques sur la corruption et les privilèges sont désormais ouvertes. Nous avons entendu indirectement des témoignages venant de Managua ou León qui décrivent des discussions virulentes et profondes, réunissant des centaines de secrétaires politiques et militants dans les quartiers. Les femmes historiques aussi sont en processus d’organisation « autonome et féministe », appelant les jeunes au débat dans le FSLN.

Donc le FSLN est en passe de se réveiller. Les émissions radio de Sin Fronteras reviennent jour après jour sur les fondamentaux du sandinisme, des coopératives de Sandino aux exemples de héros des années 80, comme Daniel Teller Paz qui réinventa la mystique par son exemple d’humilité, de partage avec les ouvriers agricoles et d’autonomie dans l’analyse marxiste de la réalité paysanne de Jinotega.

Mais cela reste encore fragile. Les discours ésotériques, religieux et sirupeux de la vice-présidente pour promouvoir l’harmonie et la réconciliation continuent de faire surface. Au niveau du contenu stratégique du processus, rien n’est clairement défini : la stratégie d’alliance tripartite (gouvernement, grands entrepreneurs et syndicats) au profit du développement du pays (et des grands capitalistes) pour sortir de la misère est morte en avril 2018 ; mais c’est bien à nouveau les grands magnats qui ont poussé l’opposition récalcitrante à reprendre les négociations. Aussi, de nombreuses prises de positions et analyses tendent à reconnaître et privilégier un développement du pays centré sur la petite et moyenne production et sur le modèle des coopératives.

L’espoir réside donc dans les nouveaux débats qui développent la participation et la culture démocratique dans le FSLN, justement dans ce moment contradictoire où les sandinistes savent qu’il faut resserrer les rangs pour sortir de la crise et ne pas tout perdre dans les futures élections.


*La Nica Act  (Ley de Inversión y Condicionalidad de Nicaragua) est une loi unilatérale des USA contre le Nicaragua, approuvée par le Senat et la Chambre des Représentants des USA en décembre 2018, sanctionnant le Nicaragua en interdisant  de fait les aides ou crédits financiers de la part des banques et  institutions financières internationales telles que la BID (Banque Interaméricaine de Développement) et la Banque Mondiale ou FMI. (motifs avancées par les USA :  violation des droits humains, régression de la démocratie  et démantèlement du système d’élections libres au Nicaragua).

Photo:

Matagalpa, Université Nationale Autonome du Nicaragua, faculté infirmière : assemblée d’étudiant-e-s en vue de la création d’une coopérative infirmière de soins à domicile, avril 2019.

Ay Nicaragua !- Le bulletin de la Solidarité Suisse avec la Nicaragua

Ay Nicaragua ! – Le bulletin de la Solidarité Suisse avec la Nicaragua

Depuis le début de la crise au Nicaragua en avril 2018, la solidarité suisse avec le Nicaragua publie régulièrement des bulletins d’information destinés aux acteurs de la solidarité sur l’évolution la situation sur place.

Les informations, proviennent  de sources diverses :  articles de presse, émissions de radio, publications dans les  « réseaux sociaux », communiqués des mouvements d’opposants comme du gouvernement ; sources qui soulignent  les différents points de vue sur la situation.

Il y a aussi des témoignages vivants venant du terrain que la solidarité suisse connait bien grâce au jumelages et aux comités de solidarité:  par exemple à Managua, Matagalpa, la Trinidad, San Marcos.

Il y a aussi les communiqués de la solidarité suisse et les prises de position d’autres acteurs publiés jusqu’à maintenant.

 Nous mettons à disposition sur cette page les bulletins déjà parus jusqu’ici.

Le Comité ANS


Communiqué n°2- Mouvement de solidarité Suisse avec le Nicaragua

Nicaragua, une crise non résolue dans l’attente de réponses politiques


Même si la violence qui s’est déchaînée dans la dernière quinzaine d’avril au Nicaragua a diminué de façon significative au cours de ces dernières semaines, la crise politique qui affecte ce pays d’Amérique centrale n’a pas trouvé d’issue. Il est urgent de voir se profiler des avancées, et à court terme, avec la participation de tous les secteurs concernés, dans le but de trouver un chemin de consensus durable.

C’est du moins la conviction d’un groupe nombreux d’associations actives depuis 40 ans dans la solidarité avec le peuple nicaraguayen. Le mouvement suisse de solidarité ratifie sa conviction de devoir trouver une solution politique à la crise. De nature à éviter tout risque d’une escalade aboutissant à une guerre civile et qui puisse écarter toute tentation assassine d’intervention militaire étrangère.

La fracture nationale et les polarisations sociales qui se sont produites à partir des faits qui ont éclaté dès le 18 avril 2018 sont une réalité de nature très triste et lamentable.

La douleur laissée par plus de 200 morts, de l’opposition ou du côté sandiniste – certaines sources mentionnent 300 et plus – et les quelques centaines de blessés des deux camps, ainsi que des détenus, cette douleur pèse des tonnes sur l’actualité politique. Avec des conséquences désastreuses pour l’économie nationale – en croissance constante jusqu’en avril 2018 – qui portent directement atteinte aux conditions de vie de l’ensemble de la société nicaraguayenne, en particulier les secteurs les plus défavorisés qui ont subi la destruction de dizaines de milliers de postes de travail.

Ce traumatisme profond ne pourra être absorbé à l’échelle de la Nation qu’à travers un espace de partage de parole entre les représentants de tous les secteurs impliqués.

Ce n’est pas à nous, mouvement de solidarité, de dicter des recettes à qui que ce soit au Nicaragua : ni au gouvernement, ni à l’opposition ni à nos partenaires nicaraguayens avec qui nous travaillons au coude à coude depuis quatre décennies.

Ne nous incombe pas davantage une prise de position sur l’avancement ou non des élections présidentielles ni d’exiger le départ ou le maintien du gouvernement. Ni sur la dynamique d’un retour au « Dialogue National », ni sur le rôle que peut remplir ou non la communauté internationale. Toutes ces décisions sont du ressort exclusif du gouvernement et du peuple nicaraguayen, dans le cadre de référence juridique de la Constitution nationale.

Comme mouvement de solidarité il nous appartient en revanche d’exprimer notre position, déjà avancée le 18 mai dernier, sur la nécessité d’un espace d’échanges politiques concerté comme antidote principal pour s’opposer de façon stratégique à la montée de la violence.

Il nous revient également, comme mouvement solidaire, de requérir des autorités nicaraguayennes d’adopter des mesures pour faire toute la lumière sur les causes des décès et des blessés survenus lors de la crise. D’insister sur de nécessaires enquêtes judiciaires impartiales concernant tous les cas de violence connus. Et des verdicts équitables pour tous les accusés, qu’ils se revendiquent de l’opposition ou du gouvernement, y compris les groupes proches des forces gouvernementales. Tous les citoyens doivent être égaux devant la loi, indépendamment de leurs positions politiques.

C’est à nous également, mouvement de solidarité, d’interpeller l’État et le gouvernement du Nicaragua, qui est, rappelons-le, le principal responsable dans n’importe quelle nation démocratique de la gestion de la politique interne, c’est à nous d’intercéder pour tourner le dos à la tentation de déclencher une large politique de représailles consistant à militariser davantage le pays et à criminaliser systématiquement les acteurs sociaux de l’opposition. Toute réponse à des actes de violence doit être conduite dans le strict cadre de la loi. Les manifestations pacifiques et les différences d’opinion doivent être garanties. Le maintien de l’ordre public doit être de la seule responsabilité des forces de police dûment identifiées.

En demandant cela, nous sommes également conscients que certains secteurs de l’opposition ont recouru à des méthodes violentes (barrages routiers armés, assassinat de policiers et de militants sandinistes, destruction et pillage d’édifices ou de biens publics, incendie de moyens de transports). Ces pratiques criminelles ont provoqué, au moment le plus fort de la crise, une situation dramatique d’insécurité dans plusieurs régions du pays. Avec de graves conséquences sur l’économie nationale et les pires répercussions vécues par les secteurs sociaux les plus vulnérables. Nous ne pouvons accepter ni approuver cette stratégie du chaos et pouvant entraîner un coup d’État défiant l’ordre constitutionnel du pays.

Nous insistons, de notre point de vue, et en fonction des multiples informations et témoignages de nos partenaires et amis proches au Nicaragua, sur le fait que la crise ne pourra se dissiper par un surcroît de répression, de représailles et de persécutions envers ceux et celles qui pensent différemment. Seul un rapprochement politique fait de consensus, de justice et de réparation envers les victimes recensées dénouera la crise qui perdure.

Comme nous l’avons précisé en mai passé, et dans chacun de nos trois bulletins d’information mensuels, nous réitérons notre position : comme acteurs principaux de la solidarité suisse avec le Nicaragua, nous sommes décidés à continuer notre soutien, plus que jamais nécessaire, à nos partenaires organisés sur place dans le pays, ainsi qu’au peuple sandiniste. Nous ne partageons pas la décision de secteurs de la coopération qui entendent se retirer du Nicaragua.

Nous sommes également en désaccord avec les secteurs, en Europe, qui s’autoproclament « de gauche » et qui attaquent unilatéralement le Front sandiniste, en faisant régner un silence indécent sur les actes de violence et les assassinats commis par des groupes nicaraguayens d’opposants, convergeant directement avec des forces qui misent, de l’extérieur du pays, sur une stratégie du chaos.

Nous ratifions notre engagement solidaire avec toutes les associations, groupes locaux, initiatives, ONG du Nicaragua, projets en cours, etc. avec lesquels nous travaillons étroitement depuis le début des années 80. Et qui, en tout temps – y compris lors des derniers mois – ne renoncent pas à la construction d’un pays plus équitable, social et humain, principal héritage vivant et légué par la révolution sandiniste.

Berne, 1er octobre 2018  

Signent les organisations suivantes :

Association Nicaragua-El Salvador de Genève ; AMCA (Associazione per l’Aiuto medico al Centro America) ; Association Maurice Demierre ; E-CHANGER ; Groupe Nicaragua  Jumelage Delémont-La Trinidad ;  Jumelage Bienne-San Marcos ; Solidarité avec le Nicaragua de Zürich ; Zentralamerika Sekretariat (ZAS)  et personnes solidaires de Aigle, Berne, Fribourg, Lausanne et des autres diverses cités de Suisse.

Communiqué n°1- Mouvement de solidarité Suisse avec le Nicaragua

Face à la crise au Nicaragua

 

Les associations et personnes suisses, actives depuis presque quatre décennies dans la solidarité avec le peuple nicaraguayen, suivent avec inquiétude la situation difficile actuelle. Elles déclarent vouloir poursuivre leurs actions de solidarité avec les organisations de base qui s’engagent activement pour l’amélioration des conditions socio-économiques de la population la plus pauvre au Nicaragua.

Les faits de grave violence survenus dans ce pays centre américain depuis le 18 avril – et qui se poursuivent encore aujourd’hui – avec plus de 40 morts reconnus par des sources fiables, préoccupent profondément le mouvement de solidarité suisse avec le Nicaragua.

Restés dans un premier temps sidérés devant cette situation, nous sommes aujourd’hui encore sans réelle explication devant l’amplification du cycle infernal de la violence, tant le sandinisme a toujours démontré sa capacité à surmonter les crises.

C’est le projet de réajustement du système de sécurité sociale qui a été l’élément déclencheur et motivé la mobilisation initiale des retraités et des étudiants, puis d’une partie de la population aux côté des manifestants. Cette situation nous a conduits à certaines réflexions de base échangées lors d’une réunion nationale de la solidarité suisse tenue lundi 14 mai à Bienne.

Il est inadmissible que, depuis quasi un mois de crise, le Gouvernement du Nicaragua n’ait pas encore communiqué la liste officielle des personnes décédées lors des faits, ni expliqué le déroulement des événements, ni surtout assumé la part de responsabilité de ses forces de police, ni communiqué ses regrets aux familles des victimes (les morts suite à la répression policière, les victimes des francs-tireurs, les morts des deux côtés suite aux violences durant les émeutes dans plusieurs villes).

Le Gouvernement du Nicaragua, en tant qu’administrateur de l’Etat, est en charge du maintien de la sécurité et de l’ordre public dans le pays. Il se doit donc de reconnaître aujourd’hui ses responsabilités dans ces événements douloureux, que ce soit en raison du manque de contrôle sur la police, de ne pas avoir été à la hauteur pour donner une réponse rapide suite aux premiers événements ou encore d’avoir laissé faire les actions de la Jeunesse sandiniste qui a attaqué les premières manifestations spontanées provoquant ainsi une escalade devenue aujourd’hui incontrôlable. Depuis, la situation est exploitée par des groupes organisés qui sèment le chaos dans tout le pays (attaques contre des civils, saccages de commerces, barricades, incendie d’édifices publics, etc.).

En conséquence, il y aura un avant et un après avril 2018 au Nicaragua, malgré la guerre médiatique et les rumeurs innombrables qui circulent sur les réseaux sociaux et entretiennent la confusion et les doutes sur les événements et les responsabilités.

Nous saluons la convocation à un ‘Dialogue National’ qui a commencé ce mercredi 16 mai. Nous sommes convaincus que, vu la situation difficile qui perdure dans le pays et durant laquelle la violence n’a pas été maîtrisée, il n’y a pas d’autre voie que la négociation entre tous les acteurs sociaux, politiques, syndicaux et religieux.

Nous saluons également la désignation d’une Commission d’investigation composée de cinq personnalités nationales. Son action pourra être considérée comme positive si elle réussit à investiguer rapidement sur les faits de violence, si elle arrive à faire la lumière sur les responsabilités concernant les morts et les blessés, si elle propose des mesures judiciaires pour sanctionner lesdits responsables et si elle propose des mesures de réparation morales et financières aux victimes ou à leurs familles.

En tant que mouvements de solidarité, nous sommes conscients que dans toute l’Amérique latine, après plus de dix années de gouvernements démocratiques dans plusieurs pays avec des avancées sociales importantes,  des forces réactionnaires tentent de récupérer les espaces politiques et de pouvoir. Ces forces réactionnaires ont aujourd’hui soif de revanche et cherchent et chercheront tous les moyens possibles pour détruire les conquêtes et processus sociaux, sans hésiter à user de méthodes de violence organisée pour semer le chaos dans ces pays.

Nous sommes également conscients qu’un affaiblissement du Gouvernement et de l’Etat nicaraguayen, suite à la réduction de l’espace démocratique et aujourd’hui aux violences, n’aura d’autre conséquence que de favoriser cette avancée de la droite, annihilant ainsi les arguments politiques essentiels des forces progressistes pour soutenir le processus de transformation qui met en évidence le Nicaragua depuis 2007. Nous constatons également que les protestataires d’aujourd’hui, et qui se réclament de gauche, ne disent rien au sujet de la tentative de la droite et de l’impérialisme pour imprimer leur logique réactionnaire à la dynamique actuelle.

Nous souhaitons enfin souligner qu’en ces moments difficiles que traverse le Nicaragua, en tant qu’acteurs  et promoteurs de la SOLIDARITÉ, nous sommes bien décidés à poursuivre notre soutien à nos contreparties au Nicaragua. Nous le ferons avec la même énergie que celle qui nous a conduits depuis presque 40 ans. Nous poursuivrons notre travail avec les mouvements et acteurs progressistes de base, engagés depuis la Révolution sandiniste de 1979 pour construire des changements profonds et des améliorations socio-économiques en faveur des secteurs les plus pauvres de ce peuple héroïque.

Bienne, 14 et 18 mai 2018

Mouvement de solidarité suisse avec le Nicaragua, incluant des organisations, associations, jumelages et des militants des diverses villes de Suisse notamment  Bienne, Genève, Delémont, Zürich, Lausanne, Lausanne, Berne, Fribourg, Aigle et Bellinzona.

 

 

Vous pouvez aussi consulter le communiqué en espagnol publié sur la page web de la Radio La Primerisima à Managua: http://www.radiolaprimerisima.com/blogs/1880/

Le Nicaragua sous dictature…

Le Nicaragua sous dictature… du double standard et du copier-coller

L’ANS souhaite partager ici cet article riche et pertinent de Maurice Lemoine* paru sur le site Mémoires des Luttes, qui traite de l’élection présidentielle du 6 novembre 2016 au Nicaragua remportée par Daniel Ortega, ainsi que sur les oppositions que cette victoire a soulevé auprès de la coalition de droite du pays.

Cette analyse décrit les dernières victoires électorales successives du FSLN, et du tapage médiatique disproportionné fait sur toute décision provenant du gouvernement sandiniste au pouvoir depuis son grand retour en novembre 2006.

Maurice Lemoine revient surtout sur les évolutions sociaux-économiques, qui ne peuvent être niées, apportés par ce parti porté au pouvoir par le peuple nicaraguayen.

http://www.medelu.org/Le-Nicaragua-sous-dictature-du

 

*Journaliste, spécialiste de la situation politique latino-américaine, et ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique.

Exposition Itinérante – Nicaragua internationalista 2016

EXPOSITION ITINERANTE – GENEVE

 

28.01.2017: Maison Verte – Place des Grottes
29.01-03.02.2017: Maison des Associations – Rue des Savoises 15

 

 

 

 

 

L’exposition, constituée de  16 panneaux explicatifs,  présente  le contexte social et politique du Nicaragua des années 80 lors de la Révolution populaire sandiniste et  l’internationalisme qui a entrainé une centaine de milliers de jeunes et moins jeunes à rejoindre le Nicaragua en brigades pour soutenir un monde plus juste et solidaire. Centrée sur la région Matagalpa-Jinotega, l’exposition présente les principales réalisations sandinistes : la campagne d’alphabétisation, l’engagement extraordinaire des jeunes et des femmes, la confiscation des terres latifundistes et la réforme agraire pour les coopératives paysannes,  le récolte du café et  la défense des acquis de la Révolution  contre la guerre d’agression des contras (armés par les USA).
L’internationalisme est ensuite présenté à travers les brigades de solidarité construisant des écoles, participant aux récoltes, engagées dans les campagnes de santé et les brigades « ouvrières » construisant les villages pour les coopératives et formant les jeunes nicas aux métiers de la construction.
L’accent est mis sur l’assassinat en 1986 des internationalistes européens, en particulier Joel Fieux militant français et nos camarades suisses  Yvan Leyvraz et Maurice Demierre.  Des panneaux expliquent magnifiquement leur engagement conséquent aux côtés de leurs frères nicas comme eux au prix de leur vie.
L’exposition a été réalisée par un groupe de solidarité français. Elle a été présentée en juillet 2016 dans plusieurs villes et villages au Nicaragua en hommage au 30ème anniversaire de la mort de nos camarades internationalistes. Trente ans après une brigade suisse de solidarité d’une cinquantaine d’anciens brigadistes et de jeunes solidaires  « A 30 años homenaje y solidaridad » était aussi présente  en particulier le 28 juillet lors des « actos » à la Dalia et Matagalpa suivis par des centaines de personnes émues de cette hommage rendu ensemble nicas et ex-brigadistes internationalistes.
L’exposition entame en 2017 une tournée européenne en Suisse : Delémont, Bienne, Genève, Zürich, Tessin,  puis en Italie et en Espagne.

L’ANS présente  l’exposition  le samedi 28 janvier  dès 14h sur la place des  Grottes et invite à une rencontre dès 17h autour d’un repas nicaraguayen préparé par des membres de la communauté nica à Genève.

L’exposition sera ensuite présentée de manière permanente du dimanche 29 janvier au vendredi 3 février 2017 à la Maison des  Associations.   

Pour télécharger l’affiche: Affiche EXPO ITINERANTE 28.01.17